Le terme de « shibori » regroupe différentes techniques traditionnelles japonaises de réserve avant teinture pour créer des motifs.
Qu’est-ce que le Shibori ?
Le mot « shibori » vient du verbe japonais shiboru, qui signifie « presser », « tordre », « serrer ». La région d’Arimatsu en est le berceau. Cette technique consiste à réaliser des motifs de réserve par pliage, ligature, couture ou compression. Le shibori se réalise avant la teinture, traditionnellement à base de sukumo, pour réaliser des bleus intenses. Une fois déplié, le textile révèle des motifs délicats, oscillant entre symétrie et abstraction.
Un design réalisé avec des techniques de shibori est loin d’être aléatoire. L’artisan choisi quel shibori il veut employer, l’endroit où il souhaite positionner ses motifs, le type de ligature qu’il utilise, le type serrage, l’espacement, etc. Une part d’aléatoire sera cependant présente, car chaque motif réalisé avec la même technique donnera des résultats similaires mais jamais identiques.
Motifs de réserve par pliage, ligature ou couture
- Kumo-shibori : le tissu est maintenu par un long crochet traditionnel fixé sur un socle fixe. D’une main l’artisan maintien le tissu, réalise un plissé régulier et réalise des ligatures circulaires de l’autre main avec un fil plus ou moins épais. Les motifs circulaires créés sont semblables à des toiles d’araignée.
- Itajime-shibori : l’artisan plie le tissu, qui fait parfois plusieurs mètres de long, de manière régulière puis le maintien à l’aide : de plaques de bois, de couture, de pinces, ou encore de ligatures.
- Arashi-shibori : l’artisan donne un angle à son tissu, puis l’enroule, traditionnellement, autour d’un tube de bambou, et le maintien avec un fil, puis resserre le tout pour produire des motifs linéaires après teinture.
Teinture en bleu et shibori
Le shibori est intimement lié à la teinture traditonnelle en bleu, notamment la teinture au sukumo, réalisée avec un compost de feuilles de persicaire – Persicaria tinctoria – issue de différentes variétés cultivées au Japon. Le nombre de bains permet d’intensifier la profondeur du bleu. C’est seulement une fois teint que les coutures, ligatures ou pliages seront entièrement défaits pour révéler les motifs finaux. Pour finaliser le travail, les lavages, séchage et repassage révèleront la beauté des motifs réalisés en amont.